248 - L’ego-catégorie


L’ego-catégorie est effectivement un stade dans l’évolution de l’Homme. Il représente un état de conscience que l’Homme apprendra graduellement à rénover, à transformer au fur et à mesure qu’il comprendra la nécessité d’être lui-même. Lorsque l’Homme aura appris à être lui-même, ou au cours de son expérience dans ce domaine, il se verra obligé de remplacer son état mental, son ego-catégorie, par un autre état mental qui sera celui de l’ego-énergie. 


Ce nouvel état lui permettra de comprendre la différence entre l’émotion de l’énergie et le mental de l’énergie. C’est ainsi qu’il arrivera un jour à connaître le mental des cellules, c’est-à-dire le pouvoir vibratoire de l’énergie sur ses cellules, pouvoir qui lui donnera avec le temps la capacité d’être un être énergétique, tant sur le plan subtil que sur le plan matériel. 


L’énergie de l’Homme a besoin de s’exprimer dans la vie sur les différents plans, en fonction de ses propres lois. Elle ne peut pas constamment s’exprimer en fonction des lois qui dérivent du pouvoir des sens de l’Homme sur sa conscience. À partir du moment où l’énergie pourra s’exprimer chez l’Homme en fonction de ses propres lois, nous verrons apparaître sur la Terre l’ego-énergie, cette conscience humaine qui fait et défait ce qui nuit à l’évolution. 


L’ego-catégorie est essentiellement une maquette qui représente pour l’Homme une convénience. Cette convénience est maintenue dans son statu quo par le besoin émotif que ressent l’Homme d’être affirmatif dans sa conscience au lieu d’être purement créateur. L’Homme a tellement besoin d’être affirmatif dans sa conscience qu’il génère en lui-même des forces qui colorent sa conscience, diminuent sa puissance et interviennent dans la fixation naturelle de l’énergie dans ses centres créatifs, dans ses chakras, dans ses centres d’énergie qui sont le pont entre l’énergie pure et ses plans de manifestation. 


Donc, pour cette raison, l’Homme ne possède pas de conscience de l’énergie. Il ne possède pas un mental capable de vivre et de travailler avec cette énergie afin de lui donner forme. Il possède simplement un mental inférieur infirmé par une conscience ego-catégorique, c’est-à-dire une conscience qui n’est pas capable de s’ajuster à l’énergie et qui doit, pour être heureuse, pour être bien en elle-même, s’ajuster à l’émotion de l’énergie dans le mental. 


Nous ne réalisons pas jusqu’à quel point nous sommes des êtres qui fonctionnent en termes de valeurs qui nous ont exposé pendant des millénaires à la confrontation entre notre énergie réelle, c’est-à-dire notre esprit, et la mémoire expérientielle de l’humanité. C’est pour cette raison que nous souffrons, que nous ne sommes pas capables de nous sortir de la survie à la fois matérielle et psychologique, et que nous ne pouvons pas sentir en nous un point d’appui fortement basé, fondé, assis sur l’irréductibilité de notre conscience énergétique. Donc nous sommes des êtres qui avons besoin sans cesse de nous appuyer sur des déformations afin de nous donner l’allure ou l’impression d’une information quelconque. 

La lutte que devra livrer l’Homme à son état d’ego-catégorie sera intense parce que cette lutte fait partie du processus de conversion de l’Homme irréel en Homme réel, de conscience catégorique en conscience réelle, de conscience mentale émotive en conscience mentale énergie. Cette lutte durera dans la vie de chaque Homme selon une mesure qui convient à chaque Homme. Elle permettra avec le temps que se manifestent dans le monde des Hommes qui possèdent une conscience réelle, une conscience fondée sur les lois de l’énergie à travers les centres de l’Homme et non plus une conscience fondée sur des principes approximatifs d’une coloration de ces mêmes énergies à la mesure du mental collectif de l’humanité. 


L’ego-catégorie est une impression que nous avons de nous-mêmes. Autrement dit, lorsque l’Homme vit l’état d’ego-catégorie, il vit constamment dans un monde d’impressions. Un monde d’impressions qui est équivalent un peu au monde du rêve, avec cette différence que la sensorialité de sa conscience lui permet de naître à chaque instant dans un rapport étroit avec la matière, ce qui lui donne naturellement l’impression d’une conscience réelle. Mais en fait, il ne vit que d’une conscience biologiquement ordonnée et contrôlée sans qu’il ne s’en aperçoive par des émotions et des pensées qui sont assujetties au biologisme de sa conscience et qui, à cause de cet assujettissement, l’empêchent de se libérer de la forme inférieure de sa conscience, de la forme animale de sa conscience, pour pénétrer dans les champs beaucoup plus vastes d’une conscience intemporelle qu’il pourrait inter-échanger avec une conscience temporelle afin de donner à cette dernière une plus grande fluidité, une plus grande réalité et aussi une capacité créative beaucoup plus vaste que celle que nous connaissons aujourd’hui. 


L’ego-catégorie est la mesure de notre psychologie humaine et sociale. Il est la mesure de notre conscience humaine, sociale, spirituelle, ésotérique, occulte, métaphysique, psychologique, philosophique. Il représente tout ce que l’Homme voudrait comprendre, tout ce que l’Homme désire être, mais il ne représente aucunement ce que l’Homme peut créativement créer dans la vie. Donc il ne représente pas ce que l’Homme est en potentiel, mais seulement ce qu’il est par réflection. 


Cette condition de vie de l’Homme n’est pas réelle. Elle ne peut donc pas lui donner le bénéfice d’être, la capacité d’être. Elle ne peut pas le rendre créativement évolutif, elle ne peut que le rendre inférieur à ce qu’il est en réalité. C’est pourquoi l’ego-catégorie représente pour l’être humain de l’involution la mesure d’une impuissance qui, pour qu’elle soit délogée, doit être amenée un point de haute lutte, à un point de profonde transformation afin que l’Homme ne se sente plus demain comme il se sent aujourd’hui. 


Le mental des cellules n’est pas simplement une question de mots appointés à décrire une réalité fictive ou fantastique de l’Homme nouveau. Le mental des cellules est effectivement l’interpénétration dans le monde de la matière d’une énergie qui fait partie de l’ordre des choses et qui doit s’appointer avec l’ordre de l’Homme, ceci pour que demain, l’Homme puisse vivre la réalité telle qu’elle est, c’est-à-dire telle qu’elle peut être manifestée lorsque ce dernier possède des yeux pour voir, une conscience pour entendre et un pouvoir créatif pour interpréter naturellement et avec une très grande facilité les lois de l’énergie qui, en fonction d’un mental supérieur, lui donneront demain une connaissance approfondie des royaumes visibles et invisibles. 


Tant que l’Homme n’aura pas compris la fonction de la catégorie dans son mental, qu’il n’aura pas saisi que la fonction de la catégorie est de le retarder dans le mouvement générateur de sa propre énergie afin de le consoler émotivement sur le plan de l’ego, il n’aura pas réalisé que toute catégorie, à quelque niveau qu’elle soit, en fonction de quelque science qu’elle soit, ne représente qu’un reflet imparfait d’une réalité qui est au-dessus des sens, au-dessus de l’émotion dans le mental et au-dessus de la forme-pensée techniquement humaine. 


Lorsque nous parlons de forme-pensée techniquement humaine, nous parlons de forme-pensée qui représente l’attitude mentale émotive de l’Homme vis-à-vis de la réalité. Lorsque nous parlons d’une forme-pensée qui n’est plus techniquement humaine mais qui représente l’Homme nouveau, qui représente l’Homme de la prochaine évolution, nous voyons une forme-pensée qui n’est plus catégorielle, qui n’est plus assujettie aux ambivalences émotives et mentales de l’ego, mais qui représente le pouvoir de l’énergie à travers le mental de l’Homme, mental suffisamment libéré de l’émotion pour laisser passer en lui une qualité d’intelligence qui n’a plus besoin de preuve et qui n’est plus nécessairement rattaché à la valeur philosophique de la pensée ancienne de l’ego pour pouvoir donner à ce dernier le sens de la connaissance, c’est-à-dire le sens du savoir faisant partie du mouvement naturel de l’énergie à travers le plan mental de l’Homme. 


Si nous avons vécu pendant des millénaires sur le plan de la catégorie de l’ego, c’est parce que nous ne pouvions pas dans ces temps-là bénéficier d’une génération instantanée de l’énergie à travers le mental de l’Homme parce que notre mental n’était pas suffisamment libéré de l’émotion pour pouvoir supporter la solitude du savoir. 


Mais maintenant que l’Homme entre dans une nouvelle évolution, dans une nouvelle phase où il n’a plus besoin de souffrir de la solitude de son mental vis-à-vis du savoir, il lui sera possible de supporter la nouvelle énergie qui viendra vers lui et qui créera dans son mental un pont entre le temporel et l’intemporel, de sorte qu’éventuellement, même le monde du rêve sera éliminé et fragmenté, monde du rêve laissant passer à travers la conscience de l’Homme les images parfaites d’un éther qui n’appartient pas au monde de l’âme, mais qui appartient au monde de l’esprit, c’est-à-dire à la construction extrêmement rapide de l’énergie en évolution à travers le monde encore inexploré des cellules humaines, cellules qui aujourd’hui ont été suffisamment perfectionnées pour remplacer dans l’expérience de l’Homme l’image mentale émotive de l’imagination, afin que cette image soit rendue à l’Homme à une autre échelle, à l’échelle d’une conscience éthérée permettant à l’Homme éventuellement de voir dans l’invisible, de parler avec des êtres dans l’invisible et de conjuguer avec grande facilité les tableaux infinis de l’éther invisible avec les tableaux finis de l’éther matériel. 



Mais pour ceci, il faudra que l’ego-catégorie soit substitué. Et l’Homme verra que la substitution d’un tel tableau n’est pas facile parce qu’émotivement, il veut toujours vivre de son énergie en fonction de la valeur émotive de cette dernière, au lieu de vivre de son énergie en fonction de la valeur mentale de cette dernière, valeur qui n’est plus régie par les lois émotives de l’ego mais régie par elle-même. Autrement dit, le savoir de l’Homme nouveau ne sera plus un savoir rattaché à la conscience de l’Homme de l’involution, il sera un savoir transperçant la conscience de l’Homme de l’évolution pour se projeter dans le monde selon les lois fixes et immuables d’une énergie créative qui ne peut plus être assujettie aux lois catégorielles de l’ego planétaire. 


Nous croyons peut-être que l’ego-catégorie peut se permettre d’être occulte. Nous croyons peut-être, ceux qui avancent vers une conscience nouvelle, que la conscience occulte est libre de la qualité catégorielle de l’ego-planétaire : c’est une illusion. Même la conscience occulte, la conscience ésotérique de l’Homme sensible, fait partie de la conscience de l’ego catégoriel, bien que cette conscience soit beaucoup plus vaste, beaucoup plus large que celle de l’ego catégoriel que nous connaissons sur les plans de l’inconscience involutive de la masse en général. 


Autrement dit, il ne faut pas que nous croyions que la conscience de l’ego catégoriel est libre du pouvoir subtil des formes occultes ou ésotériques de l’involution ou de la présente conscience qui, de plus en plus, astralise l’Homme sensible pour lui donner l’impression d’être un être supérieurement appointé, si vous voulez, sur l’échelle de l’évolution. Toute conscience catégorique permet à l’Homme de se donner une impression d’être quelque chose. Toute conscience catégorique donne à l’Homme l’impression d’être quelque chose. Toute conscience catégorique donne à l’Homme l’impression dont il a besoin émotivement,  philosophiquement, psychologiquement, spirituellement, ésotériquement, occultement, d’être quelque chose, d’être appointé à un niveau ou à un autre sur l’échelle de l’évolution de la pensée. 


Donc l’Homme doit prendre conscience vibratoire de son mental. Il doit prendre conscience vibratoire à un point tel que la dissolution instantanée de la valeur catégorielle de ses pensées, même si ses pensées sont occultes, ou même si ses pensées sont reliées à des circuits universels occultes, c’est-à-dire des circuits universels de la pensée qui font partie de l’astralisation du mental de l’Homme et qui lui donnent, sur le plan de l’expérience, une conscience psychique ou une conscience de sensitif. Même là, l’Homme doit réaliser un jour que la nature même de la pensée va froidement à l’encontre de la nature même de l’énergie de son mental. 


Évidemment, ceci n’est pas facile à réaliser lorsque nous ne sommes pas dans l’expérience d’une telle évolution. Mais l’Homme viendra un jour à réaliser que la nature même de son mental, à quelque niveau qu’elle soit sur l’échelle de la réflexion des valeurs de l’intelligence, que cette nature demeure catégorique tant qu’elle n’est pas passée du stade de la valeur émotive au stade de la simple impression mentale. 


Il y a une très grande différence entre la valeur émotive d’une pensée et l’impression mentale d’une pensée. Dans la valeur émotive d’une pensée, il y a toujours pour l’Homme un support psychologique. Dans l’impression mentale d’une pensée il n’y a, pour l’Homme, rien qui soit de valeur émotive pour lui. Donc il n’y a pour l’Homme absolument rien qui soit pour lui nécessaire sur le plan psychologique de l’ego, de sorte que l’impression mentale d’une pensée n’appartient plus à l’Homme ou à l’ego catégoriel. Elle appartient à l’ego-énergie et elle fait partie de l’activité de l’ego-énergie. 


Plus l’ego-énergie devient réel, c’est-à-dire plus l’Homme devient réel, plus l’impression mentale qui se situe sur le plan de son expérience n’a d’importance qu’en fonction du besoin de l’énergie de se conformer aux lois de la mémoire, sans pour cela faire interférence aux lois de l’évolution. Et lorsque l’énergie de l’Homme, l’énergie mentale supérieure de l’Homme aura suffisamment progressé, se sera suffisamment fixée dans les centres d’énergie de l’Homme, à ce moment-là cette même énergie n’aura plus à se conformer aux lois de la mémoire de l’Homme. Elle fera son chemin dans le monde et commandera naturellement à la matière. Ceci fera partie de la nouvelle évolution, ceci fera partie de la nouvelle relation entre l’Homme-énergie et la Terre, entre l’ego-énergie et l’Homme réel, autrement dit entre l’Homme qui s’exécute sur le plan matériel et l’Homme qui s’exécutera dans l’éther. 

Mais nous devons comprendre de plus en plus parfaitement la qualité primitive de l’ego-catégorie afin de pouvoir nous débarrasser petit à petit des facettes de l’ego-conscience qui n’a rien à voir avec l’énergie de l’Homme, mais qui a tout à voir avec la réflection de l’énergie de l’Homme. Et tant que l’Homme ne pourra bénéficier que de son énergie pure, il ne pourra bénéficier d’une conscience pure. Il sera obligé de vivre constamment en relation avec un ego-catégorie qui, dans le fond, n’a de vitalité que parce que cet ego-catégorie lui rappelle constamment qu’il est conscient à cause d’une mémoire présente en lui. S’il voyait ou s’il vivait l’absence d’une telle mémoire, il s’effondrerait naturellement dans une inconscience où l’ego n’aurait plus le choix, n’aurait plus la capacité de choix, n’aurait plus la capacité d’utiliser son énergie selon ses besoins. 



Voilà pourquoi l’évolution de l’ego-catégorie est si longue. C’est pour cette raison que la dissolution de l’ego-catégorie représente effectivement ce que nous appelons l’initiation solaire de l’Homme. Cette initiation qui amène l’Homme de plus en plus loin dans la constatation inexorable d’une relation étroite et parfaite entre l’action de l’énergie et la capacité mentale, sans émotion, de recevoir et de travailler avec cette même énergie, énergie qui est dans le fond son esprit, qui est dans le fond lui-même dans un autre monde, sur un autre plan qui doit venir se fondre avec le plan matériel pour créer sur la Terre un Homme nouveau, un Homme capable de vivre des conditions de vie qui rappellent celles des anciens magiciens qui, dans le passé, ont donné à l’expérience de l’Homme la qualité subtilement occulte de la sagesse primordiale. 


Mais l’Homme nouveau devra vivre la sagesse primordiale à l’échelle de l’Homme nouveau. Il ne pourra vivre la sagesse primordiale à l’échelle des anciens Hommes, puisque déjà, il sera formé dans une conscience qui n’aura plus de liens avec la qualité astrale de ces anciens Hommes, mais d’une conscience qui sera formée de la qualité mentale de l’Homme nouveau, de la qualité mentale de l’Homme qui a pu transformer le mental inférieur de la cinquième race-racine afin de l’élever au stage du mental supérieur de la sixième race-racine de l’évolution. 


L’Homme nouveau constatera que la qualité de son ego, la qualité de son mental est très fortement orientée vers la recherche de l’équilibre entre l’ego-catégorie et l’ego-énergie. Il verra que cet équilibre n’est pas facile à reconnaître et qu’il n’est pas facile non plus à vivre, puisque l’ego-énergie ne demande rien à l’ego-catégorie, c’est-à-dire que la conscience nouvelle de l’Homme de la nouvelle évolution n’est aucunement fondée sur les conditions psychologiques de base de l’Homme de l’ancienne évolution. 



De sorte que l’Homme nouveau, quelle que soit son expérience, sera obligé de formuler sa réalité en fonction de lui-même et qu’il ne pourra plus jamais formuler sa réalité en fonction de la réalité des autres ego ou en fonction de la réalité des mécanismes qui, auparavant, avaient été nécessaires dans l’édification de l’ego-catégorie, de sorte que l’Homme nouveau sera de plus en plus seul. Cette solitude fera de lui un être qui aura de plus en plus besoin de vivre sa conscience seul, mais aussi en même temps de la vivre, cette même conscience, avec d’autres qui connaîtront une conscience parallèle. De sorte que l’Homme nouveau sera à la fois solitaire et à la fois solidaire. Autant il aura besoin de vivre sa conscience seul, dans ce sens qu’il ne pourra plus supporter les exigences émotives de l’ego psychologique ou de l’ego catégorique dans son milieu, autant il aura besoin de vivre sa nouvelle conscience en relation avec d’autres consciences parallèles, ceci afin de pouvoir échanger avec ces consciences et pouvoir raffiner constamment l’énergie mentale de son nouvel ego-énergie, c’est-à-dire de son nouvel ego rapatrié des champs de bataille qu’avait connu l’expérience de l’Homme inconscient antérieur. 


Lorsque l’ego-énergie ne vit plus la lutte psychologique avec d’autres ego, il est obligé de vivre l’échange avec eux parce que l’énergie, elle, doit passer dans tous les Hommes. Et puisque les Hommes aujourd’hui conscients sont en petit nombre sur la Terre, ces mêmes Hommes sont obligés de se reconnaître quelque part dans le temps afin de pouvoir s’alimenter mutuellement et créer en eux un réseau d’énergie qui puisse éventuellement les amener à se donner une vie sur le plan matériel qui coïncide avec le bien-être qui est à la mesure de leur conscience et à la mesure de leur sensibilité. Mais ceci prend un certain temps parce que l’ego-catégorie est encore très présent dans la conscience de l’Homme nouveau, l’ego-catégorie est encore très présent dans la conscience de l’Homme qui devient de plus en plus chaque jour réel, sans pour cela être de plus en plus chaque jour parfaitement réel. 


Si la conscience de l’ego-catégorie, c’est-à-dire de l’ego divisé contre lui-même, n’est pas amenée dans un temps suffisamment court à la réalisation de l’universalité de conscience qui doit lier tous les Hommes conscients, à ce moment-là l’ego-catégorie aura un pouvoir néfaste sur l’Homme lui-même. Il forcera éventuellement ce dernier à se retrancher des rangs de ceux qui, à cause de leur sensibilité, à cause de l’équilibre qu’ils recherchent et à cause de la paix qu’ils recherchent, voudront se séparer des centres troubles d’une conscience effectivement en évolution, mais une conscience qui n’est pas encore suffisamment avancée pour pouvoir bénéficier de l’accolade de toutes les consciences en évolution qui ont atteint un niveau de perfectionnement suffisamment développé pour que le besoin de la paix vibratoire fasse partie de l’expérience de tous les jours. 


L’ego catégorique, une fois qu’il a été saisi et réalisé par l’Homme en évolution, commence à se désagréger, c’est-à-dire que l’Homme commence à voir là où auparavant il ne pouvait pas voir, il commence à réaliser là où il ne pouvait pas réaliser. Et nous voyons en peu de temps une évolution suffisamment rapide pour que l’Homme conscient, dans un sens réel, puisse transparaître à travers l’Homme qui auparavant n’était qu’en évolution de conscience. 


Une conscience en évolution et une conscience consciente sont deux consciences qui, mises l’une devant l’autre, laissent facilement apparaître les différences dans le raffinement de l’énergie mentale. Une conscience en évolution peut facilement laisser transparaître une sorte de lumière, une sorte d’intelligence. Mais cette lumière, cette intelligence n’est pas suffisante parce qu’elle comporte encore des aspects opaques qui créent une ombre dans la parole ou dans l’action. Tandis qu’avec une conscience consciente, c’est-à-dire un ego-énergie, un ego où réellement le catégoriel a disparu, nous voyons une continuité, une transparence, nous voyons de la lucidité, de la permanence, un équilibre de plus en plus solide, nous voyons de plus en plus une affinité subtile de la lumière ou de l’intelligence pour son exécution dans le monde de la matière. 



Autrement dit, là où le catégoriel a disparu de l’ego, nous voyons facilement que la lumière peut facilement se placer, peut facilement transiger dans le matériel. Il n’y a plus d’obstacle sur le plan humain lorsque cette lumière, cette intelligence, cette énergie rencontre l’évènementiel humain. Il n’y a plus d’obstacle catégoriel, il n’y a plus de rassemblement de la part de l’ego de certaines forces obscures qui se soulèvent lorsque des conditions particulièrement pénibles apparaissent à cause du lien entre l’émotion et le mental, lien qui souvent n’est pas perçu par l’ego-catégorie parce qu'il fait partie des forces subtiles, des forces inconscientes, des forces qui sont du domaine de l’âme et non pas du domaine de l’esprit. 


Donc nous pouvons dire que l’ego cesse d’être catégorie, devient énergie au fur et à mesure que les forces de l’âme se retirent de la conscience autonome pour laisser place aux forces de l’esprit, nous pouvons dire que les forces de l’âme cessent d’être actives à travers l’Homme lorsque les forces de l’esprit sont suffisamment présentes pour empêcher que les forces de l’âme prennent de la place dans la conscience émotive de l’Homme. 


Il ne faut pas perdre de vue que la composition de l’Homme, bien qu’elle soit mécaniquement ajustée à une configuration de centres psychiques qui peuvent être facilement reconnaissables sur l’échelle matérielle de sa constitution physico psychique, que cette même conscience est tout de même un champ de forces énergétiques, c’est-à-dire que la conscience de l’Homme - que nous lui donnions le nom de conscience mentale, que nous lui donnions le nom de conscience émotive, que nous lui donnions le nom de conscience plus ou moins affectée par les conditions inférieures de sa corporalité - demeure tout de même un mouvement de l’énergie dans l’espace et le temps de la vie humaine. 



Et l’expression, le mouvement de cette énergie dans l’espace et le temps de la vie humaine doit être conforme au mouvement de la même énergie dans l’espace et le temps de la vie morontielle de l’Homme, c’est-à-dire de la vie éthérique de l’Homme. Il doit y avoir un lien, un rapport entre la vie invisible de l’Homme et la vie matérielle de l’Homme. Ce rapport devient de plus en plus étroit lorsque l’ego-catégorie cesse d’être actif au profit de l’ego-énergie lorsque la conscience égoïque de l’individu commence à se donner un mouvement de création qui dépasse les bornes ou les limitations purement psychologiques d’un ego qui a besoin de sécurité pour - ou avant de - connaître sa puissance créative. 



C’est toujours lorsque nous sommes malades que nous apprécions la santé, lorsque le mal de tête disparaît et que nous apprécions le bien-être de ne plus en être affecté. Mais sur le plan de la conscience, ce ne doit pas être ainsi. Nous devrions être bien dans notre conscience créative sans avoir à replonger dans notre conscience mécanique et en voir les dégâts qu’elle cause, pour en apprécier sa qualité. Autrement dit, l’Homme doit en arriver un jour à vivre de façon permanente dans sa conscience créative. Ceci se fera lorsqu’il aura réellement composé avec l’ego-énergie au lieu de l’ego-catégorie, lorsqu’il aura réellement été capable de transformer la valeur catégorielle de son mental émotivé en une énergie qui coïncide avec l’évolution de sa propre forme et l’évolution de la forme beaucoup plus vaste de la conscience humaine en général. 



Donc, comme règle de mesure, si l’énergie ne passe pas à travers l’Homme avec facilité, nous verrons dans l’Homme une réaction. Cette réaction sera la manifestation de l’ego-catégorie. Si l’énergie ne passe pas et l’Homme demeure neutre, à ce moment-là, l’ego-catégorie n’existe pas et l’Homme est simplement en attente, en repos.